Prendre son temps : le regard positif.
Quand j'étais jeune et que je travaillais, je passais mon temps à courir, et courir pour tout.
Je
ne savais rien faire sans avoir un sentiment permanent d'urgence. Je
décrochais un téléphone plus vite que mon ombre, je marchais dans la
rue comme si je voulais être première d'un marathon, j'avalais mes
repas à la vitesse de l'éclair, bref, c'était la folie !!
Quand j'ai eu ma première fille et que j'ai décidé d'arrêter de travailler, je me suis tout de suite dit : "chouette, je vais pouvoir prendre mon temps". Mais il a fallu que j'apprenne parce que je me suis rendue compte que j'étais incapable de changer une couche sans avoir un chronomêtre dans la main, que j'essayais d'appliquer le même rythme de déglutition à ma poupette lors de ses repas et qu'enfin, il a bien fallu que je ralentisse ma course car courir derrrière une poussette... on a bien failli se tuer deux ou trois fois.
C'est probablement une contrainte au départ que d'apprendre à faire
les choses tranquilement. Mais après, cela devient un véritable art de
vivre. Et c'est délectable : je ne cours plus après le téléphone pour
répondre au cas où j'aurais un gros contrat prévu : "oh zut, ça a
raccroché, quel dommage !!!!", en toute désinvolture.
Quand je marche dans la
rue avec mon mari, il est régulièrement trois mêtres devant moi. Il
aimerait bien marcher à mon pas mais il en est incapable. Il ne sait
pas faire.
Le tout, c'est probablement de ne pas tomber dans l'excès inverse et
ne plus pouvoir se grouiller quand il faut partir au plus vite pour un
rendez-vous super tôt le matin. C'est là que nous serions déconnectée
de la réalité.
Maintenant, comme je sais parfaitement prendre le
temps de faire les choses, je peux découvrir des tas de trucs nouveaux
et que personne ne voit.
Quand on prend son temps, on le prend aussi pour regarder et écouter les autres.
N'est ce pas là une autre façon d'améliorer ce qui nous entoure ?