Je préfère encore une perruque !
Cela fait deux ans que je rame pour avoir les cheveux longs.
J'avais
dans la tête l'idée que les cheveux longs étaient l'apanage de la
féminité, et pour plaire à mon amoureux, qu'est ce que je ne ferai pas !
J'ai
donc passé toutes les étapes, des plus pénibles, des incoiffables, des
noeuds etc... mes cheveux sont longs... et je déteste ça !
Je pensais faire des chignons, des couettes (à mon âge !!!), des nattes, piquer des petites barettes ça et là c'est si charmant.
Au
quotidien, ils sont mis en boule informe dans un chouchou, parce que
franchement, des cheveux longs, à part empoisonner la vie, je n'y vois
aucun intérêt.
Mais j'ai tenu bon. Je suis divinement féminine quand je les
dénouent, me sentant tigresse quand quand quelques mêches rebelles
viennent assombrir mon regard de feu...
Justement, il y a quelques
jours, nous dinions avec mon mari, l'homme que je veux encore séduire
cent fois avant de m'endormir, et il me dit : "j'aime bien quand tu as
les cheveux courts !"
La fourchette en suspens, j'attends que l'information atteigne le bulbe du cerveau qui déclenchera ma réaction.
J'hésite
entre m'éfondrer la tête dans l'assiette, hurler et surtout, je me
retiens d'aller chercher la tondeuse pour m'oter cette tignasse
encombrante, scéance tenante.
Nous palabrons.
Il me répète plusieurs fois qu'avec les cheveux courts je suis tout à fait féminine, qu'il préfère.
Nous tranchons.
A Noël, j'aurai les cheveux courts.
Pourquoi à Noël ?
Parce qu'on n'anéantit pas deux ans de persévérance comme ça.
Parce
que je sais qu'à mon âge c'est la dernière fois que j'aurai les cheveux
longs de ma vie (on ne m'y reprendras pas deux fois sur ce coup là) !
Et
enfin parce que, je me délecte à l'idée que dans quelques semaines, je
pourrai rentrer dans ma nouvelle douche et que comme un garçon, je
pourrai, quand je veux, mettre ma tête sous l'eau sans penser au
brushing qui prend une heure derrière.