... et l'oiseau s'envole...
Il arrive que l'on ait l'impression d'être happé dans une spirale infernale. Un tour de malchance ou une loi des séries.
Et
puis parfois, on se lève avec le goût de rien. Tout allait bien et
soudain, on est au bord d'un précipice. Un pas de plus et c'est la
chutte.
Il y en a pour qui c'est tellement difficile de regarder leurs
enfants dans les yeux sans avoir envie de pleurer. Mais elles ne le
font pas. Pas devant les enfants.
Certaines aimeraient trouver dans
le coeur de leur cher et tendre le soutien inconditionnel qu'on leur
avait promis le jour de leur mariage. Mais c'est une porte qui se
claque et l'air glacial qui les fait frissoner. Etre forte pour ne pas
tomber à genoux.
C'est le silence qui plane comme un brouillard tout autour d'elles.
Il s'épaissit. Elles bougent les bras pour qu'il s'en aille mais il est
déjà trop épais, elles disparaissent dedans. Personne ne les voit plus.
Elles n'ont pourtant pas voulu se cacher. Elles ont juste oublié de parler.
Je perce la bulle avec mon doigt en milliers de goutellettes salées. Qu'elle idée de rester ainsi !
Je dis très fort ce que l'on a toutes ressenti, un jour, à un moment de nos vies : cet abandon.
Le fait de s'être sentie transparente, tellement que l'on ne sent plus la douleur parce que l'on devient absente de nous-mêmes.
Même celles qui sont bien trop fières pour le reconnaître, ça leur est arrivé.
Même les très fortes qui marchent toujours la tête haute, ça leur est arrivé.
Il suffit d'un matin pas comme les autres.
Un petit oiseau s'est assommé à la fenêtre. On l'a ramassé, soigné, un petit peu, comme on a pu.
On
se rappelle que l'on a parlé hier et que l'on a pleuré parce qu'on n'en
pouvait plus, et que si ça a fait mal sur le moment, ce matin, c'est
différent. On n'est pas toute seule, on le sait.
Le petit oiseau est parti. Pour lui aussi c'était un matin différent.
Qui est l'oreille qui vous écoute ?
Serez-vous, vous-même l'oreille qui réconfortera celle qui en a besoin ?
(Merci à PHL pour la photo. C'est mon pâpâ !!!)